Les type de classements sur raid multisports sont assez variés, chaque organisateur ayant une totale liberté dans ses choix. L’émergence de la fédération des raids multisports, même si elle a une volonté de fédérer tout ce petite monde, laisse les organisateurs libres de choisir les formats qu’ils souhaitent.
On peut distinguer 4 grands types de classements sur les raids : classement par points, par ordre sur section, au temps, au nombre de balises. Nous allons voir comment adapter la stratégie selon le type de l’épreuve.
Dans ce type de raid, chaque balise rapporte un nombre de points variable probablement en fonction de la difficulté à aller chercher le poste. Parfois ce sera votre résultat qui déterminera un nombre de points, comme sur une épreuve de tir à l’arc par exemple.
Dans l’hypothèse où il n’est pas possible de tout prendre, il va falloir faire les bons renoncements. La stratégie préconisée dans ce cas de figure peut se résumer ainsi :
Exemple : sur le raid Champagne, une magnifique épreuve au milieu des vignes, les balises valent de 5 à 60 points. Il y a également des barrières horaires qui, si vous n’êtes pas dans la tête de course, vont vous obliger à faire des choix. Nous avons fait un choix qui s’est révélé payant sur ce raid, en zappant beaucoup de balises lors de la première CO, qui ne valaient que 5 ou 10 points chacune, soit une perte totale de 35 points. Grâce à cela, nous nous sommes retrouvés avec la tête de course sur le reste du parcours, donc plutôt à l’aise sur les barrières horaires, ce qui nous a permis de prendre plus de balises sur les autres sections donc de rattraper notre retard en point, et surtout sur la dernière section d’être une des rares équipes à pouvoir prendre la balise à 60 points. Vous aurez vite compris que la différence était faite rien qu’avec ce poste.
Cas pratique :
Connaître vos vitesses de progression sur différents terrains sera donc un avantage, mais nous en reparlerons dans un autre article.
Sur un raid au temps, tout est converti en minute, voire en heure. Votre temps final, et donc votre classement sera constitué de votre temps effectif de course, ainsi que toute une série de bonus ou pénalités. Par exemple, chaque balise manquante aura un coût en temps, votre score de tir à l’arc vous apportera une bonification de quelques minutes, ou encore le refus d’un co-équipier de faire la descente en rappel donnera un malus.
L’intérêt de ce type de raid, c’est qu’il est possible de compenser une perte de temps sur une épreuve par un gain sur une autre ou sur le temps global. Il devient donc plus facile de choisir de faire des renoncements, car ils ne sont pas forcément éliminatoires. Sur un système de point, ne pas prendre tous les postes, vous disqualifie quasi certainement pour le podium. Par contre ici, vous gardez une chance jusqu’au bout, car 15min de pénalité cela peut se rattraper sur le temps de course.
En terme de stratégie, vont se poser deux questions en permanence :
Par exemple, une section de course d’orientation sur le Gévaudathlon comportait des balises qui valaient toutes 30 minutes de pénalité si elles n’étaient pas validées. Le classement de la section ne se faisant pas au nombre de balises, mais bien au temps global = temps effectif + pénalités. Il y avait 3 balises, et les deux premières étaient sur le chemin, d’où une rentabilité maximale car elles ne coûtent rien à récupérer et évitent de faire perdre du temps. Cependant ce sera pareil pour tout le monde, impossible de faire une vrai différence sur ces postes, qui ne sont là que pour s’assurer que les coureurs empruntent le bon itinéraire.
La dernière balise est située en haut d’un énorme raidillon. Cela peut-être l’occasion de faire la différence... ou pas. Lorsque j’ai regardé, après course, la trace gps, j’ai vu que nous avions mis 45 minutes pour récupérer une balise qui en valait 30. Aller chercher la balise aurait du être une opération rentable qui avantage les courageux, mais comme nous n’avons pas été assez rapide, nous y avons perdu 15min sans compter les forces gaspillées.
Il est donc nécessaire de bien connaître ou savoir estimer ses allures de progression, en prenant en compte le terrain, pour déterminer si la différence coût de recherche, gain en temps reste positive. Sur le Gévaudathlon, toutes les balises valaient la même pénalité, mais heureusement, la plupart du temps les organisateurs affinent le coût de chaque balise pour s’assurer de leur intérêt. Dans ce cas, on obtient des balises valant 5 min et d’autres 60 min.
Autre exemple, sur le Raid Champagne. La journée commence par une CO urbaine avec une quinzaine de postes valant de 5 à 15min. Il y a des barrières horaires tendues tout au long de la journée. Enfin la dernière épreuve est un canoë avec une barrière horaire offrant 60 min supplémentaires pour ceux qui l’attrapent. Nous avons donc décidé de zapper pas mal de balises sur la première CO, afin d’être tranquille pendant la journée et d’assurer le passage de la dernière barrière. Peu d’équipes ont fait ce choix, et cela a payé. A la fin de la première journée, nous avons pris la tête de la course, grâce à ce choix. Les deux premières équipes étaient les deux seules à avoir pu passer la dernière barrière horaire.
En résumé, il faut s’assurer qu’une balise coûte moins de temps que ce qu’elle rapporte, et il faut privilégier les balises qui rapportent beaucoup de minutes.
Finalement un raid au nombre de postes, c’est un raid aux points où chaque poste vaut un point. L’avantage est que cela simplifie la stratégie. Il n’y aura pas de choix à faire entre des balises de valeur différentes. Le choix ne sera déterminé que par la présence de barrières horaires contraignantes.
S’il y a une limite de temps, et qu’il n’est pas possible de toute prendre, il va falloir choisir. Pour gagner, il suffit juste d’avoir une balise de plus que les autres, et ainsi se mettre à l’abri. Il faut donc tout donner et très bien optimiser son parcours, pour en récupérer un maximum. Enfin, au moins une de plus que les autres sera suffisant. En cas d’égalité au nombre de balises, c’est le temps qui départage. Il ne faut donc pas s’endormir sur ses lauriers.
S’il n’y a pas de limite de temps, ou que tous les postes vous semblent prenables dans le temps imparti, pas de question à se poser, il faut tout prendre. Cela peut être long, mais il n’y a pas le choix, car vous savez que l’équipe qui gagnera aura tout pris de toute façon. Il faut donc en faire autant, et juste essayer de faire ça plus vite que les autres, car une balise de manquée, c’est la victoire qui s’échappe.
Ce système est un peu un mix des trois précédents. Nous avons pu l’observer sur le gévaudathlon.
Chaque section du raid a son système de classement propre, au temps, aux points, etc... Les points qui feront le classement final découlent du classement de chaque section. Le premier de la section 1 marque 100 points, le second 99, et ainsi de suite. Le classement final se fait en additionnant les points de chaque section, et éventuellement en appliquant des coefficients sur certaines, histoire de complexifier la stratégie.
Exemple : Sur le gévaudathlon, nous avons parfois coupé au plus court, sur des sections en orientation. (10min Vs 2h) Nous savions que nous serions classé dernier de la section, alors il ne nous a pas semblé nécessaire de se fatiguer plus, pour le même résultat. La section était ainsi sacrifiée, elle nous aurait ainsi juste rapporter le plus petit score, mais ce sont toujours quelques précieux points.
Le moment où pointer entre chaque section est aussi fondamental, pour choisir laquelle favoriser.
Cas pratique, les sections s’enchaînent ainsi :
Vous savez que vous n’êtes pas les meilleurs en VTT et pas très performant en Trail. Par contre sur un Bike and Run, qui permet de lisser le niveau d’un équipe hétérogène, vous avez de bonnes chances. Le plus intéressant est alors de prendre son temps à l’arrivée du VTT pour ne pointer le changement de section qu’au départ effectif du bike and run. De même à l’arrivée, il faut pointer tout de suite, et tant pis pour le trail.
Ainsi, les sections sacrifiées ne devraient de toute façon pas marquer une grosse différence de résultat et vous perdrez quelques points sans plus. Mais la section réussie peut vous en faire gagner énormément, car elle vous placerait immédiatement loin de vos concurrents directs. Si en plus il y a des coefficients aux épreuves, le choix des épreuves sacrifiées peu s’avérer encore plus crucial.
En pratique, si vous visez un podium, la stratégie sera souvent de tout prendre, sans se poser de question, et d’aller très vite pour réaliser ça. Les barrières horaires sont souvent calées sur les temps des meilleurs.
Pour résumer la stratégie, il faut arriver à déterminer un rapport entre ce que coûte une balise pour la récupérer et ce qu’elle vous fera gagner en terme de point ou de temps, pour s’avoir si elle vaut le coût.
Evidemment l’expérience vous aidera à faire ces choix. Alors pratiquez, pratiquez, pratiquez !
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