Deux jours avant le raid, Guillaume m’envoie le lien des prévisions météorologiques prévues pour dimanche : pluie toute la journée.
« On va être des warriors mec ! »
« Oui mais des warriors mouillés ! »
Rendez vous donc dans les hauteurs d’Elbeuf à 7h30 sous un ciel bien chargé. Au programme : 75 km d’efforts à boucler en 9h30 maximum.
Phase 1 : une CO urbaine de 4,5 km dans un quartier pavillonnaire. Très bien pour se mettre en jambes. Guillaume nous fait un parcours propre. Nous revenons au point de départ au bout de 24 minutes.
Phase 2 : un VTT roadbook allemand de 7 km. En partant du parc à vélo, la horde de poursuivants en finissent avec la CO. A l’entrée de la forêt, petite hésitation. Nous revenons sur nos pas, finalement Guillaume se lance dans un single. Il était temps, des raiders sont à nos trousses. Parcours entre singles et pistes forestières, faut pas se louper, les chemins sont nombreux. Malgré tout, sur la toute fin du parcours, une autre petite hésitation nous fait perdre 2 minutes. Nous arrivons au CP1.
Phase 3 : Tir à l’arc. Le chrono est arrêté pour cette épreuve mais il ne faut quand même pas traîner. 3 flèches chacun. Il faut en mettre 3 dans la cible. On en aura besoin de 4. C’est au moment où l’on quitte le champ de tir que nos poursuivants arrivent ainsi que la pluie.
Phase 4 : Un run&bike avec roadbook photos de 8 km. Pas de difficultés particulières, sauf sur une photo à un carrefour. Guillaume penche pour aller à droite, moi tout droit. Après palabres à essayer de se convaincre l’un et l’autre, mon avis s’avèrera juste. Vers la fin du parcours, on est censé tomber sur une balise, elle n’y est pas. Stress, on rebrousse chemin jusqu’à la photo d’avant. Sauf que, forcement, on croise nos poursuivants (Vikazim et ADN). Les boules ! Ca cogite, ça cherche... On voit ADN revenir vers nous. Visiblement, la balise n’est pas ou plus là.
Guillaume et moi repartons mais pas ADN. Finalement on découvrira cette balise plus tard derrière un arbre, mal placée...
Phase 5 : un VTTO’ de 16 km en trois parties : on commence sur carte IGN, on traverse une zone avec carte IOF, puis on finit sur IGN. Afin d’élaborer sa stratégie sur la partie IOF (ordre des balises semi imposée, dénivelés) Guillaume me laisse la partie IGN.
Nous quittons le CP1 avec Vikazim. Après une grosse montée, je me rends compte que nous ne sommes pas sur le bon chemin. Demi-tour express. Vikazim ne suis pas. Nous rentrons dans la partie IOF, Guillaume prend les commandes et nous fait une CO d’anthologie. Moi derrière je me demande si j’ai bien fait de me faire un resto arrosé deux jours avant. J’ai le doigt électronique (qui permet de pointer une balise). Aux indications de mon binôme, je descends, je monte, je bipe et je reviens vers lui. Les cuisseaux commencent à prendre sévère... Bref, on sort de la zone, re-IGN direction CP2 sous une pluie battante. On apprendra plus tard qu’on a mis plus d’une demi-heure à nos poursuivants sur cette section.
T’es trop fort Guillaume, j’te claque une bise...
Phase 6 : une CO sur carte IOF de 7,5 km. Nous avons une heure pour biper un maximum de balises. La bonne humeur, le plaisir de gambader dans la forêt sous la pluie nous rendent heureux... A part deux petites recherches sans gravité, on fait mouche à chaque fois. Sur la fin il faut tout de même accélérer la cadence si on veut tout prendre. A l’avant-dernière balise, il nous reste 5 minutes. Trop peu pour faire le grand chelem. On retourne au CP2. Une balise en moins nous donne trente minutes de pénalité. Et c’est le cas pour toutes les balises du raid. Au final, ces minutes seront rajoutées à notre temps de course.
Phase 7 : un VTT couloir de 18 km sur 4 cartes. Une 5e carte nous propose un raccourci aucas où on ne puisse pas être dans les temps ou que le parcours soit trop difficile. Nous la refusons. Guillaume oriente sur la 1 et la 3, moi avec la 2 et la 4. Le voilà le gros morceau du gâteau : la quasi totalité sur des singles, en dévers, au dessus de la Seine, jamais plat, parmi les falaises de calcaire, longeant et rentrant dans des grottes et troglodytes, un sacré morceau avec 500 mètres de dénivelé positif, sous la pluie, rendant le pilotage des VTTs délicats et avec une sacrée surprise aux deux-tiers : la traversée d’une colline dans le tunnel d’une ancienne voie ferrée sur 1500 mètres. Heureusement que la frontale a été prévue... C’est en terminant ce magnifique tracé que le soleil se pointe au CP3. Notre avance est désormais de 45 minutes.
Phase 8 : une CO en boucle de 6,5 km avec des couloirs. RAS. Nous croisons Vikazim et ADN vers la fin de notre tracé ce qui veut dire que eux commencent le leur. Retour au CP3 sous la pluie.
Phase 9 : VTT de 9 km. C’est le déluge, on est obligé de gueuler pour s’entendre tellement c’est la vacarme. Le tracé devient critique. Heureusement pour d’autres équipes il y a moyen de shunter cette section mais en sacrifiant 4 balises. Après une longue montée de 1500 mètres sur piste forestière nous arrivons à la fin de l’épreuve après 9 heures de course.
Nous finissons premiers, seule équipe à avoir fait toutes les sections dans leur intégralité mais avec une seule balise manquante. Vikazim finit deuxième, ADN troisième.
Grand merci à « ALBE raid et Orientation » pour l’organisation de ce magnifique parcours.
Bravo mon Guillaume, on remet ça quand tu veux...
Commentaires Récents