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17 août 2014
Guillaume Orsal

CR du raid Val de Dronne 2014

Clémence et moi, nous n’en sommes pas à notre première participation au raid Val de Dronne, mais c’est la première fois que nous faisons équipe ensemble sur un raid. Alors c’est un mélange de stress et d’excitation qui nous prend à quelques minutes du départ.

Il est 8h à Douchapt en ce dimanche 27 juillet 2014, en plein cœur du périgord vert. Nous mettons la dernière touche à notre préparation. L’appel des équipes commence, et la pression monte. A la fois nous voulons juste nous faire plaisir, mais nous savons aussi qu’il y a une petite chance de faire un résultat, alors...

L’équipe 89, Raid Runners, est appelé. Nous filons aux avants postes, pour faire un départ de triathlète. Il faut tout de suite bien se placer. D’ailleurs cette épreuve est connue pour très vite avoir des goulets d’étranglement. Se faire bloquer après dix minutes de courses parce que le chemin est trop petit peut vous coller un retard irrattrapable.

La stratégie est simple, on ne se met pas devant, juste en deux ou troisième position pour contrôler la course. Le décompte, 3, 2, 1, et c’est parti ! Fort et en montée pour ne rien gâcher. Clémence fait un super départ et la stratégie est bien respectée. Mais nous sommes inscrits sur le raidillon, et le départ était conjoint avec le raid. Alors au bout de 2 km, lorsque les trajets se séparent, nous prenons conscience d’avoir accroché des équipes du raid. Nous sommes donc les premiers du raidillon à bifurquer. Et le trou est déjà conséquent. Tant mieux c’est plus facile de gérer que de courir après une équipe.
Fin de trail pour Clémence et Guillaume de Raid Runners au Val de Dronne 2014
Le trail se poursuit assez pentu, puis descente pour traverser les tunnels affectionnés par l’organisation du raid. Dans la descente, une équipe nous rattrape. Mais on gère, on s’accroche et nous restons au contact. Ce sont des traileurs, ils sont donc sur leur terrain, c’est normal. On le remarque à la tenue qui ne semble pas du tout adaptée (courir 5h sans camel back ??) et aux erreurs d’orientation qu’ils commettent.

Le trail termine par une traversée de rivière à pied, avant de prendre nos canoës. En triathlète, nous faisons une transition éclair, et reprenons la tête. Et encore une fois cela paye immédiatement, car il y a un premier barrage dès le départ où l’on ne passe qu’un par un.
Clémence et Guillaume en canoë au raid Val de Dronne 2014
Contrairement à nos poursuivants directs, notre équipe n’a pas de terrain de prédilection, mais un niveau correct sur l’ensemble des terrains. L’idée c’est d’être homogène. Et cela va se vérifier dès cette deuxième section car très rapidement nous faisons le trou. La section n’est pas très longue, 2 km à peine, mais pourtant pas très simple. Une première fourche sans indication, ou nous prenons à gauche un peu au pif. Puis un autre barrage avec portage du canoë. Et comme nous ne voyons plus personne derrière, le doute s’installe. De toute façon, il est trop tard pour faire demi-tour, alors nous pagayons de plus belle. Enfin, je reconnais au loin l’endroit où nous avons déposé les vélos le matin. Ouf !

La section VTT suivante avec 7 petits km est avalée en un rien de temps, mis à part les petites hésitations sur des balisages tendancieux, un classique du raid Val de Dronne. Arrêt chrono, le temps de faire une descente en tyrolienne, et nous voilà repartis dans un parcours aventure où il faut nager à la fin. Ma montre ne le supportera pas. Même si aujourd’hui il fait très beau et très chaud, les pluies des derniers jours ont bien rempli les rivières.
Clémence sur la Tyrolienne du raid Val de Dronne
Un petit trail et nous voilà enfin au départ de ma section préférée, la course d’orientation, car je sais que nous pouvons faire la différence. Je m’attends à quelque chose de simple... erreur. Nous avons une heure au maximum, pour tracer 30 balises et aller les récupérer. Pas une minute à perdre. Le temps de faire ma carte, puis de reporter sur celle de Clémence les balises qu’elle ira chercher, cela fait déjà un quart d’heure de passé. Et pourtant je n’ai pas chômé, et je maîtrise le traçage. J’espère au moins que cela sera plus dur pour les autres équipes.

Nous pouvons nous séparer, mais vu le nombre de balises c’est une obligation. Clémence m’a dit qu’elle avait géré l’orientation l’année précédente. Je lui en donne donc 12, j’en prends 16, et le premier qui a fini va chercher les deux restantes un peu éloignées. Mais problème, ma montre a rendu l’âme. Il va falloir que j’estime 45 min au feeling. Les balises s’enchaînent bien, aucune difficulté. Mais je ne suis pas très content de moi car je ne prends pas toujours les meilleurs itinéraires.
Parcours dans un filet pour Raid Runners
Sur la fin je commence à croiser d’autres concurrents. Je demande l’heure... il me reste 4 min pour rejoindre l’arrivée. Panique. J’ai un quart de la carte à parcourir et en montée. Je pars à bloc, je donne tout, et j’arrive tout juste. Ouf. L’orga me demande comment c’était. Nickel, j’ai tout trouvé, facile. Et là, Clémence annonce, super dur. Aïe. Elle n’a trouvé que cinq balises. La pénalité est de 10 min par balises, donc très chère. Petit coup de bambou, mais de toute façon la section est terminée il faut repartir.

Un trail de 8km avec du dénivelé. Mais là, j’accuse le coup. Je pense que mon sprint pour rentrer dans les temps m’a déclenché un coup de chaud. J’ai vraiment du mal, je n’arrive pas à envoyer, ni à boire, ni à manger. Rien n’y fait cela ne passe pas.

Je termine la section et je me dis que je vais me refaire sur le VTT qui suit. Mais ce n’est toujours pas ça. On avance correctement, mais ce n’est pas l’allure du matin. Dernier ravitaillement. Il n’y a toujours rien de salé, c’est pourtant cela qu’il me faudrait. Tant pis, nous déposons les VTT, et nous repartons encore pour un trail.

La chaleur est de plus en plus écrasante. Il est 14h, le soleil est au zénith, mon coup de chaud ne passe vraiment pas. Mais nous sommes toujours en tête. Il va falloir gérer. Dans ma tête je me répète que si c’est dur pour moi, c’est aussi dur pour les autres. Et je repense à la pénalité de la CO, où les écarts peuvent être tellement énormes que cela ne sert peut-être à rien de courir si les équipes derrières ont tout pris.
Article Dordogne Libre concernant Raid Runners
Le trail commence par la traversée d’un vallon. On peut contrôler si nous avons des poursuivants. Rien pendant un moment. Juste au moment de perdre la vue et de basculer sur le vallon suivant, nous apercevons une équipe qui commence tout juste la section. Il va falloir gérer. Le trail est interminable. Je n’arrive pas à me refroidir. Quand enfin nous arrivons à la rivière, je plonge dedans, mais c’est trop court. Nous reprenons les tunnels pour passer sous la départementale, et cela me déclenche des crampes. Il ne manquait plus que ça, à moins d’un km de l’arrivée.

Avec la pression de poursuivants qui pourraient arriver d’un instant à l’autre. Je m’étire rapidement et prends sur moi pour terminer le peu qu’il reste. C’est dur mais nous apercevons enfin la ligne d’arrivée. Nous sommes les premiers à passer la ligne, alors ce n’est pas encore les grandes acclamations, puisqu’il n’y a que quelques personnes de l’organisation. Mais nous sommes heureux d’en avoir terminé.

Traditionnelle petite interview par Laurent l’animateur, puis une journaliste de la Dordogne Libre souhaite nous interviewer. On se serait cru à l’arrivée d’une étape du Tour de France, où les coureurs doivent répondre immédiatement aux journalistes. C’est pas si simple. Nous lui expliquons que nous devons attendre l’arrivée de tout le monde pour avoir une idée du résultat, car les pénalités de la course d’orientation peuvent chambouler tout le classement.
Victoire de Raid Runners au raidillon Val de Dronne 2014
Nous avons mis seulement 4h28 de course, nous avons du temps devant nous. Alors je vais m’asseoir dans la fontaine pour me refroidir. Enfin, après 45 minutes de ce traitement, je commence à retrouver des couleurs.

L’attente est longue, mais cela passe bien, il y a le buffet, et les équipes qui arrivent au compte goutte. Je jette un œil par dessus l’épaule du gars qui prépare les résultats, et je constate que nous avons 1h30 de pénalités. La plupart des autres équipes ont plus de 2h, mais il y en a quand même quelques-unes qui ont moins. J’estime que nous sommes autour de la troisième place.

Les podiums commencent. La troisième équipe est appelée. Aïe. La seconde. Re aïe. Avec Clémence, nous nous regardons, mais nous n’y croyons plus, résignés. Quand nous entendons « premier Raid Runners ! » Yes ! Une bonne surprise.

Ce raid manquait de CO les années précédentes, désormais tout ce joue sur cette épreuve. L’organisation est toujours au top. Il manque juste du salé au ravito. Les lots sont vraiment bien, un gros panier gourmand de produits locaux pour chaque membre de l’équipe.

L’équipe a bien fonctionné pour une première, une expérience à renouveler donc. En bossant la CO d’ici la prochaine ;-) Clémence est devenue une Raid Runners avec la manière !

Voir en ligne : Raid Val de Dronne